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Le sanglier (roi de nos forêts)

Le sanglier
De son nom latin « Sus Scrofa », le sanglier fait partie de l’ordre des artiodactyles. C’est le sous-ordre des mammifères ongulés où les animaux reposent sur le sol par un nombre pair de doigts. Le sanglier fait partie du sous-ordre des suidés. C’est le seul de nos grands gibiers à être omnivore. Il possède quatre doigts bien développés à chaque membre, ce qui sera d’une grande importance pour la reconnaissance des traces au sol, les volcelets. Le premier doigt a disparu au cours de l’évolution.
 

 

Le sanglier est une espèce grégaire.

Le mâle = sanglier, la femelle = laie.

Le poids: Le poids vif = le poids de l’animal vidé en peau + 20 %

Il n’existe qu’une seule espèce de sanglier à travers toute l’Europe, l’Asie et l’Afrique du Nord même si la taille et le poids diffèrent beaucoup d’une région à l’autre. De nombreux facteurs interviennent. En règle générale, la taille des sangliers augmente de l’ouest vers l’est.

Un poids élevé n’est pas signe de grand âge (nourrissage supplétif ou dissuasif oblige). Sur une année, le poids peut varier considérablement…en automne, grâce à une nourriture abondante (céréales, fruits forestiers…), l’animal accumule des réserves considérables de graisse : le SAIN (retenez saindoux ). Il est dit alors en PORCHAISON. Cette couche de graisse peut représenter parfois jusqu’à 25 à 30 % de son poids vif de l’été. Il la brûlera en hiver.

Même chose, mais à l’envers, lors du rut où le verrat pourra perdre pendant cette période 20 à 30 % de son poids ( vivre d’amour et d’eau fraîche )

En Europe de l’Est, certains verrats atteignent des poids record de plus de 300 kilos.

Chez nous, les verrats vont de 80 à rarement 200 kilos de poids vif et les laies de 60 à 110 kilos. Les laies saillies avant l’âge d’un an atteignent rarement les 100 kilos car leur croissance est ralentie par les besoins physiologiques d’une gestation précoce et d’une lactation même faible !

En Corse, j’ai rarement vu des sangliers « U Cignale » de plus de 60 à 70 kilos ou alors, ce sont des sanglochons.

Il est FAUX de croire que plus le sanglier est lourd et plus il est armé !

La longueur des défenses et des grès est liée à l’âge de l’animal et non au poids, donc à la nourriture !

L’écart de poids entre les jeunes mâles et les jeunes femelles se marquera de plus en plus à partir de l’âge d’un an. A deux ans, le dimorphisme sexuel commence.

Le développement corporel complet est atteint pour la laie dès l’âge de 3 ans et pour le verrat à 5 ans.

En règle générale, le poids d’un sanglier né l’année précédente augmente de 2 à 5 kilos par mois au printemps et en été. Cette croissance peut aller jusque 4 à 7 kilos pour les marcassins.

En général, de 6 à 12 mois = bête rousse : 25 à 40 kilos.

De 12 à 24 mois = bête de compagnie : 40 à 60 kilos

De 2 à 3 ans = ragot ou ragote : 60 à 80 kilos.
 

 

La longévité.

Elle serait, en parc, de plus ou moins 15 ans pour le sanglier, je vous rappelle les 10 à 12 ans du chevreuil et les 18 à 20 ans pour le cerf dans des conditions optimales.

Je tiens à vous signaler, toutefois, qu’un sanglier âgé de plus de 6 à 7 ans est rare chez nous, à cause de la chasse !

Il est indispensable de laisser vieillir nos populations de sanglier par une meilleure gestion et nous allons essayer de voir comment plus tard !

Le % des mâles de plus de trois ans est, chez nous, inférieur à 5 %.

La chasse est responsable de la disparition de 80 % des mâles dès la 2 ème année et de 60 % des femelles.

Or, (et on y reviendra plus tard) les laies adultes portent plus de jeunes que les jeunes laies….d’où de meilleures compagnies, mieux hiérarchisées et …à grosses laies, de plus gros verrats pour les saillies ! ! !

Apogée du trophée.

Chez le sanglier, le trophée représente bien sûr les défenses et les grès.

Il dépend bien sûr de l’âge mais aussi, dans une moindre mesure, de la valeur du biotope, de la quiétude et de la génétique. Il ne devient intéressant à récolter qu’à partir de 5 à 6 ans

Ce trophée, les défenses et les grès, est très fragile.

Pour la cotation CIC, la longueur, mais aussi la largeur et la circonférence des grès et des défenses entrent en compte.

Si la note atteint 110 pour les mensurations, elle sera incrémentée d’une note de beauté jusqu’à 130. Médaille….

N’oubliez jamais que pour extraire les défenses de votre sanglier, bien armé, il faut couper la mâchoire inférieure très haut. Faites de même avec la mâchoire supérieure pour les grès… Coupez juste en dessous des yeux !

Les 2/3 se trouvent en dedans pour 1/3 seulement à l’extérieur.

Longueur et Hauteur.

1.5 m à 1.8 mètres avec une tête de 45 à 50 cms dans la longueur.

La vrille = queue de +/- 30 cms dont le toupet = touffe de crins de +/- 15 cms

La hauteur au garrot oscille de 80 cms à 1 mètre.

Pelage.

Jusque trois mois voire quatre, le marcassin est en livrée, il est rayé, 11 rayures de brun foncé à noir, parallèles, allant de la tête à la queue sur un fond fauve à gris clair.

La disparition de cette livrée dépend non seulement de l’âge, mais aussi du poids du marcassin.

Si l’âge doit osciller entre 3 à 4 voire 6 mois, le poids, surtout, doit avoisiner les 12 à 15 kgs.

A ce moment, la livrée de l’animal prend une coloration de beige à brun roux…Voilà notre jolie bête rousse qui arrive !

De plus ou moins 6 à 12 mois, la robe du jeune sanglier devient d’un superbe roux uniforme, la bête rousse par définition pour, après l’âge d’un an et jusque plus ou moins 24 mois, s’assombrir de plus en plus et devenir, sous un pelage brun sombre à gris, une bête de compagnie.

Les sangliers subissent deux mues annuelles. Pourtant, les spécialistes en cynégétique de France considèrent pour l’espèce une seule véritable mue ( mue = chute abondante des poils ), celle du printemps !

Dès le mois de mai, les sangliers portent leur poil d’été. Les soies sont courtes, fines, claires et brillantes, leur aspect est moins massif, même si le poids est considérable.

Retenez que les laies allaitantes muent plus tardivement, leur énergie et les ressources vitales étant réservées pour l’allaitement en cours ! ! !

En automne, on assiste à un allongement des soies et à l’apparition d’une bourre, véritable sous-pull de laine épais et bouclé, à capacité isolante remarquable. L’aspect de notre sanglier change, il devient plus sombre et beaucoup plus massif. Certains parlent de mue d’automne….mais c’est, cette fois, une mue sans perte de poils.

Il s’agit, en fait, d’une modification du pelage par addition d’élément isolant !

Comme les poils du miroir chez le chevreuil, chez nos sangliers, les poils de l’échine ( la crinière ) sont aussi érectiles. A partir de +/- 3 ans, ils se hérissent pendant l’excitation lors du rut, lors de douleur ou de colère.

Les cris.

Les vocalises du sanglier sont au moins de 9, grâce auxquelles ils communiquent et savent se reconnaître.

Le sanglier grommelle, nasille, couine, grogne, souffle, gémit, claque des mâchoires….on dit qu’il « CASSE LES NOISETTES », signe d’alerte et d’inquiétude, son très particulier provoqué par le claquement des dents lorsque, par exemple, il sera acculé au ferme, blessé, prêt à charger ses agresseurs.

Chaque laie a un timbre de voix différent, une intonation de son personnelle, ce qui explique aisément la personnalisation de la communication entre les marcassins et leur mère.

Dans cette espèce, comme pratiquement chez tous les mammifères, les vocalises s’associent à des attitudes corporelles très précises.

Ainsi, à un certain nasillement de la laie, les marcassins se tapissent, on dit qu’ils se rasent !

Cela signifie qu’il y a du danger pour eux, ils sont prêts à fuir sur l’ordre de leur maman. Une attitude d’alerte a, en plus, été adoptée par la mère : la queue = VRILLE est redressée, alors qu’elle est tombante la plupart du temps, lors de périodes de quiétude et de repos. La crinière est fortement hérissée et la tête dressée.

Les cris de couinement sont le plus souvent associés à des douleurs atroces telles les morsures dans les combats, ou des balles mal ajustées ( tir de rein ou de colonne par exemple..)

Pour mourir, les animaux n’émettent jamais le moindre cri… ils meurent dignement, en silence !

Le pas et la trace.

Artiodactyle de par l’évolution qui a voulu que le pouce disparaisse, l’empreinte du pied du sanglier au sol s’appelle « le volcelet », terme de vénerie, bien sûr !

Celui-ci est particulièrement facile à identifier grâce à des critères uniques.

Les deux doigts principaux, centraux, sont appelés PINCES. Ils sont plus ouverts que chez le cerf.

Les deux doigts postérieurs, atrophiés, se nomment « LES GARDES » alors que chez le chevreuil et le cerf, on les nomme les « OS ». Ce sont les ergots de nos gallinacés.

Les gardes du sanglier sont beaucoup plus près du sol que les os des cervidés, ce qui permet une reconnaissance facile des empreintes laissées par nos bêtes noires .

De plus, critère très important, les gardes sont marquées au sol très latéralement par rapport aux pinces et les débordent largement. Les pinces, extrémités antérieures des deux doigts principaux, posent franchement sur le sol et sont largement ouvertes pour les bêtes d’un poids appréciable.

Si la longueur du pas est de plus ou moins 30 à 40 cms pour le sanglier alors qu’elle sera de 50 à 60 cms pour le cerf, le pied sera de plus ou moins 10 cms de long sur 7 à 8 cms de large pour un grand vieux sanglier.

En effet, il est clair pour tous que la longueur et la largeur du pied augmentent avec l’âge.

3 cms pour le marcassin avec des gardes inexistantes ou peu prononcées.
5 à 6 cms pour une bête de compagnie de 40 à 60 kgs
9 bons cms pour un vieux sanglier comme disent nos amis les français.
Comme pour le cerf, au niveau de la voie, le vieux sanglier retarde !

A la course en battue, poursuivi par les chiens, notre sanglier adulte fuit à +/- 40 kms/heure, soit un bon 10 mètres par seconde, ce qui en réalité vaut du 36 kms/heure.

RETENIR CES TERMES ! ! ! !

le volcelet : terme de vénerie, = en terme de chasse classique, la trace au sol d’une empreinte de pied.
La voie = l’ensemble des empreintes des 4 pieds d’un même animal.
La piste = un multiple de voies.
La coulée = le passage intense d’un même gibier dans la même piste, d’où coulée de lapin, de lièvre, de renard…et de sanglier !
Des organes de reconnaissance individuelle dans le groupe = la compagnie.

Si la silhouette intervient certainement, l’odeur de l’individu reste le premier facteur de reconnaissance dans le groupe.

Cette odeur, directement liée à des sécrétions particulières à chaque individu, les phéromones, permettent aux animaux non seulement de se reconnaître, de marquer leur territoire, mais encore de communiquer entre eux.

Les glandes phéromonales jouent un rôle essentiel dans le rapport social de la compagnie. Le sanglier, comme tous les autres animaux en possède un certain nombre.

Ces deux bêtes de compagnie vont probablement se remiser pour la journée dans cette coupe épaisse.



Au niveau des membres antérieurs, les glandes carpiennes sont situées au niveau du pli des poignets. Elles sont considérées comme responsables de l’odeur spécifique que dégagent les sangliers, odeur typique, facilement perceptible pour l’homme

Des glandes interdigitales existent aussi comme pour le chevreuil et le cervidé .

D’autres glandes phéromonales existent , les glandes mentonnières, les glandes prépuciales, développées uniquement chez les mâles, et les glandes préorbitaires, similaires au larmier du cerf, mais moins développées !

Les appellations suivant l’âge de l’animal .

Un marcassin est un sanglier âgé de – de 6 mois (rappel : 11 rayures), en livrée jusque 3 à 4 mois et un poids de 12 à 15 kgs. Il est né avec un poids de 700 grs à maximum 1 kilo. Ces rayures disparaissent progressivement pour laisser apparaître un fond roux de plus en plus marqué.

De 6 mois à 1 an , il est bête rousse. Son poids va progresser de 25 à +/- 40-45 kgs. Le toupet ou touffe de poils de la vrille = queue n’existe pas encore.

De 12 à 24 mois , (2 ans) il devient bête de compagnie

Cette fois, la vrille s’est bien développée et arbore un beau toupet.

De 2 à 3 ans , le sanglier mâle s’appelle ragot et la laie, une laie ragote.

A partir de 3 ans , la terminologie va varier selon que le sanglier est mâle ou femelle.

Nous avons vu qu’à cet âge, le dimorphisme sexuel se marque de plus en plus en taille (croissance plus rapide des mâles), mais aussi au niveau de la tête = la hure avec un groin = boutoir et une crinière mieux développés.

Le pinceau pénien est bien visible et les testicules = suites se sont parfaitement développés et sont très visibles.

Attention toutefois à ne pas confondre ce pinceau pénien avec une touffe de poils que la laie peut présenter au ventre l’hiver !

La femelle s’appellera dorénavant une laie. Après 6 ans, on parlera de vieille laie !

La terminologie des mâles retient toute notre attention :

De 3 à 4 ans , on parlera de tiers an.

De 4 à 5 ans , il sera quartannier.

De 5 à 6 ans , le voilà devenu vieux sanglier.

Après 7 ans , on le nomme grand vieux sanglier.

Le terme « solitaire » signifie que l’animal est un sanglier mâle, adulte, vivant isolé des compagnies, seul ou accompagné d’un plus jeune qui porte le nom de « page ».

Le terme cochon induit une nuance péjorative à la chasse et est à bannir du langage cynégétique.

Il est de loin plus à propos d’utiliser le terme générique de « bête noire » !

D’autres appellations spécifiques

La laie suitée est une femelle suivie de sa progéniture, les marcassins. Ce n’est pas une compagnie. Pourquoi ?

Pendant l’allaitement et jusqu’au moment où les jeunes marcassins auront 3 à 4 mois ( perte de la livrée rayée ), la laie ne tolère pas avec elle ses jeunes de l’année précédente, âgés eux de 14 à 16 mois. Ce n’est qu’après que les marcassins aient atteint un poids de 12 à 15 kilos que les bêtes de compagnie vont réintégrer la cellule familiale. Par contre, plusieurs laies peuvent se grouper avec leur jeune progéniture respective, s’entraider pour l’éducation et la surveillance des marcassins. Cela arrive fréquemment dès le premier mois qui suit les naissances. Souvent, ce sont des laies issues d’une même cellule familiale, sœurs ou demi-sœurs. Tout ce petit monde forme, cette fois, une compagnie de sangliers.

Le page est un jeune sanglier mâle qui accompagne notre grand vieux solitaire.

Le sanglier pigache possède une pince plus longue que l’autre à un pied.

Le sanglichon ( sanglochon ) ou cochonglier est un hybride, issu du croisement d’un porc et d’une laie ou d’un verrat et d’une truie. L’hybridation sanglier/porc domestique donne des femelles plus prolifiques. Le produit du croisement porc domestique et sanglier est dit interfécond, Il est le témoin d’une pollution génétique et est à éliminer en priorité ! !

Chez les hybrides, un certain nombre de signes ne trompe pas :

la robe est plus claire ou bigarrée (aux couleurs variées) avec parfois des taches claires, roses ou blanches.
le corps est cylindrique, le dos plat et horizontal, avec souvent des poids vifs importants alors que notre sanglier de race pure a le dos bosselé et incliné vers un arrière-train plus mince que l’avant-train..
les membres sont plus courts. Notre sanglier de souche pure est haut sur pattes.
la queue est souvent en tire-bouchon.
les oreilles sont plus larges et parfois tombantes.
le boutoir est large et court, parfois marqué de taches claires. Le crâne est plus plat et sans stop marqué.
les onglons des jeunes hybrides peuvent être blancs. Nos marcassins ont des sabots noirs.
le poids des hybrides et leur vitesse de croissance sont nettement supérieurs aux souches de race pure. Un hybride mettra moins d’un an pour atteindre les 50 à 60 kilos d’une bête de compagnie d’au moins un an et demi.
les femelles hybrides perdent cet anoestrus d’été, si caractéristique de la race pure, et sont plus prolifiques.
Il faut savoir que le porc domestique possède 38 chromosomes, alors que le sanglier n’en possède que 36. Pourtant, le sanglier est à l’origine du porc domestique .

Une analyse chromosomique, le caryotype, permet de dépister les hybrides, mais la méthode n’est pas infaillible puisqu’un croisement de deux sanglichons avec 37 chromosomes peut donner dans 25 % des cas 36 chromosomes, 37 chromosomes dans 50 % des autres cas et même 38 chromosomes pour les derniers 25 %.

Tous sont bien sûr impurs, quelle que soit la formule chromosomique.

L’apprivoisement du sanglier n’a, par contre, aucune incidence génétique sur la descendance. Le nombre des chromosomes est, et reste à 36. Il doit juste se réadapter à la vie sauvage. Il est vrai que, remis en liberté dans un milieu adéquat, ce sanglier apprivoisé adopte toujours la solution de facilité pour rechercher sa nourriture. Il risque alors de créer plus de dégâts dans les cultures !

Le sanglier albinos , souvent issu d’un croisement porc / sanglier, présente de la dépigmentation au niveau du poil, mais aussi des yeux, des sabots et du groin. Il sera rarement blanc. Le plus souvent, sa couleur sera crème.

L’odorat est le plus développé. L’ouïe est très bonne mais souvent perturbée par le propre bruit des animaux de la compagnie. La vue est assez médiocre, mais la perception du mouvement est parfaite.

L’appellation des différentes parties anatomiques du sanglier .

Les oreilles sont les écoutes

Les yeux sont les mirettes avec une pupille ronde. Seuls les cervidés ont une pupille transversale en amande.

La queue s’appelle la vrille. Elle mesure +/- 30 cms de long, toupet compris. Celui-ci apparaît après une bonne année et avoisine les 15 cms à deux ans.

La tête porte le nom de hure.

Les mamelles sont des allaites, parfois aussi nommées les tétines. Elles sont, en général, au nombre de 10 = 5 paires.

Les testicules sont des suites. Ils se situent juste sous l’anus. Leur poids peut atteindre 500 grammes pièce et évolue avec l’âge et le poids vif de l’animal.

Les poils sont les soies du sanglier.

Le pénis dans son fourreau porte le nom de pinceau pénien.

Le museau s’appelle le groin mais encore le boutoir. Très solide pour fouiller le sol, il est terminé par un petit os carré, d’où son nom d’ «os carré » parfois aussi appelé « os du boutoir ».

Les vibrisses sont les longs poils sensoriels et tactiles du boutoir et de la lèvre supérieure.

Les moustaches du sanglier signifient le blanc des défenses du sanglier.

L’armure représente le cuir épais de la peau qui recouvre les épaules et l’avant de la cage thoracique des sangliers. Elle protège celui-ci des blessures qu’ils s’infligent lors des violents combats entre individus. L’armure peut atteindre 3 cms d’épaisseur ! Plus le sanglier vieillit, plus l’armure se développe, non seulement en épaisseur, mais aussi vers l’arrière du thorax. Les laies possèdent aussi une armure même si celle-ci est moins développée que chez les verrats.

La crinière est la bande des grandes soies sur le haut du dos. Elle se développe après 3 ans. Ce sont des poils érectiles, dressés en cas de colère, de peur, de douleur ou pendant le rut.

Les indices de présence .

La souille est la baignoire du sanglier. Cuvette humide, plus ou moins remplie d’eau, elle est fréquentée quotidiennement par les sangliers. Les sangliers ne possèdent pas de glandes sudoripares. Ils ne peuvent donc pas transpirer. Or, la thermorégulation corporelle des homéothermes est vitale ! Pour réguler leur température corporelle, ils sont donc obligés de se plonger régulièrement dans l’eau d’une souille et de s’y vautrer. On dit qu’ils se souillent. Ces bains de boue leur permettent aussi de se débarrasser en partie de leurs parasites cutanés.

Les marcassins, peu protégés contre le froid et l’humidité ne se souillent pas. Ils ne se vautrent pas.

Pour créer une souille dans un territoire à sanglier, il peut être intéressant de détourner un petit ru, créer des fossés de drainage et les détourner un peu, tout en respectant la loi sur la protection des zones humides.

Du goudron de Norvège et/ou du créosote ( goudron de hêtre )sur le tronc des arbres avoisinants favorise l’attrait des souilles ainsi aménagées. Le goudron de Norvège est badigeonné sur les conifères à raison d’un kilo par arbre entre 50 cms et un mètre de hauteur sur le tronc.

Du crude d’ammoniac pourra être déposé près des souilles ainsi créées à raison de 50 à 100 kilos par endroit retenu. Son effet attractif n’est plus à démontrer non plus !

Après s’être baigné, on s’essuie. Le sanglier fait de même après s’être souillé ! Pour ce faire, il se frotte au tronc des arbres avoisinants. L’arbre sur lequel le sanglier se frotte est appelé : frottoir. Le sanglier aime se frotter aux mêmes arbres et apprécie pour cela les grands résineux. Les croûtes de boue séchée laissées sur l’écorce des frottoirs s’appellent des houzures. La hauteur que peuvent atteindre ces houzures renseigne le gestionnaire de chasse sur le gabarit de l’animal qui s’y est frotté.

Après le bain, on va dormir. Le sanglier dort dans une bauge ( pour le cerf, on parle de reposée et pour le chevreuil de couchette ). La bauge est une petite cuvette creusée dans le sol, souvent dans un endroit difficile d’accès, couvert, abrité du vent et sec. Le sanglier se ménage toutefois une issue par laquelle la fuite pourra être rapide et aisée. Le bon gestionnaire de chasse conservera les houppiers abattus et les rassemblera pour créer des endroits propices à se bauger.

Il va sans dire que les gros massifs de ronciers sont appréciés par les sangliers et jouent un rôle important dans l’établissement des sangliers dans un massif forestier, tant ils aiment s’y bauger. La quiétude, toutefois, joue aussi un rôle primordial dans le phénomène de cantonnement du sanglier dans une région déterminée.

Les laissées du sanglier ( les moquettes du chevreuil et les fumées du cerf ) sont aussi des traces de présence très importantes. Ce sont les défécations du sanglier. Souvent à proximité directe des bauges, ce sont des boudins cylindriques de +/- 4 à 6 cms de diamètre et d’une dizaine de centimètres de long. Les laissées du sanglier sont noires et semblent formées de plusieurs éléments agglomérés. N’allez-vous pas souvent à la toilette juste après vous être levé ? Le sanglier fait de même. Au printemps, ces laissées sont appelées des bousards. Les excréments sont alors plus mous, puisque les végétaux commencent à pousser fortement et deviennent plus riches en azote et en sève. Le sanglier consomme à ce moment assez bien de végétaux, ce qui rend ses déjections très molles en général.

Après la toilette, le petit déjeuner…. Et bien NON…car cette fois, le sanglier ne s’alimente guère le jour. Pour lui, le jour est fait pour se reposer. En effet, c’est au petit matin que notre sanglier, qui s’est alimenté une grande partie de la nuit, regagne sa bauge pour y dormir toute la journée s’il n’est pas dérangé !

Il s’alimente donc surtout la nuit. Pour rechercher sa nourriture, il va faire des boutis en fouillant le sol à une profondeur de 20 à 30 cms et parfois plus, à la recherche de racines, de taupes, d’insectes ou de mulots.

Les boutis profonds peuvent parfois endommager le matériel agricole si le fermier n’est pas attentif !

Plus en surface, à quelques centimètres, il fait des vermillis, à la recherche de vers de terre et d’insectes.

( le sanglier, mais aussi le blaireau et la bécasse vermillent. )

Contrairement aux idées préconçues, la nuit, pour se nourrir, il ne se déplace guère plus de quelques kilomètres (10 et moins ) même pour les mâles, sauf si le dérangement est important ou la nourriture non disponible ! Alors, il peut parcourir des distances de plus de 30 à 40 kms.

En aucun cas, le sanglier n’est migrateur ! Si les mâles adultes sont plus mobiles que les femelles, surtout en période de rut, les laies et leur progéniture des deux dernières années sont carrément sédentaires si la nourriture est présente et la quiétude règne sur le domaine vital de la compagnie.

Quand il se déplace, il laisse au sol des empreintes caractéristiques, les traces ou volcelets. Suivre la voie dans les coulées qu’il emprunte régulièrement est facile. N’empruntez-vous pas souvent le même chemin pour vous rendre au resto ou au boulot ou encore…chez votre maîtresse ?

Ah oui, j’oubliais, marcassin, je suis né dans un chaudron, nid douillet fait de feuilles, d’herbes séchées, de branchages et de terre. Le chaudron est presque clos et il y fait très chaud, plus de 30 °. Il est vrai que, quand je suis né, j’avais à peine 700 grammes, à peine 25 centimètres de long mais j’étais déjà bien dégourdi

La reconnaissance des sexes chez le sanglier.

Dans la nature, la reconnaissance des sexes n’est pas très aisée jusqu’à peu près deux ans, âge où le développement corporel des mâles et des femelles va commencer à se différencier. Le dimorphisme sexuel se marque alors de plus en plus, mais pour le néophyte, la question reste toutefois délicate.


Chez les mâles.

Le pinceau pénien devient plus visible, surtout en poil d ‘été. N’oubliez pas que les laies ont parfois l’hiver une belle petite touffe de poils sur le ventre qui laisserait penser qu’on a affaire à un verrat !

Vers trois ans, la crinière s’est bien développée chez nos mâles, l’armure se développe de plus en plus et la masse corporelle se situe vers l’avant. Les suites peuvent être bien visibles sous l’anus, surtout en période de rut.

De 60 grammes avant la puberté, elles ont +/- 130 grammes à l’âge d’un an, 170 grammes à deux ans puis atteignent 400 à 500 grammes pièce chez nos grands sangliers. Leur volume augmente fortement lors du rut.

La hure du verrat est plus courte et plus carrée que celle des laies, apophyse zygomatique oblige ! Le boutoir est plus large et bien carré.

Chez le mâle bien armé, les lèvres supérieures sont retroussées par les défenses et on voit « du blanc », les moustaches du sanglier.

Les femelles.

Une laie suitée est facile à reconnaître, d’autant qu’une laie en lactation voit ses allaites bien pendantes et fort apparentes. Cette lactation oblige les laies allaitantes à muer plus tard au printemps.

La hure, plus allongée et plus fine que chez les mâles est assez facilement repérable.

La denture et tout ce qu’il convient d’en savoir .

Chez les mâles.

les canines inférieures s’appellent les défenses.

les canines supérieures s’appellent les grès.

Chez les femelles,

On les appelle les crochets. Ils sont plus petits que les défenses et les grès. Ce sont aussi les canines de l’animal.

Un sanglier est dit « armé » quand il possède des défenses visibles de l’extérieur, les lèvres retroussées par celles-ci. On dit voir « du blanc ». Ce sont les moustaches du sanglier.

La croissance des canines est continue et à développement progressif extérieur aux gencives. Les défenses s’usent sur les grès à la manière d’une lame sur une pierre à polir, au fur et à mesure de la mastication. Les incisives inférieures ont une position fortement inclinée vers l’avant. Les couronnes des molaires sont basses (brachyodontie) et portent à la surface triturante des tubercules coniques. (bunodontie)

Le sanglier sera dit miré si la défense dépasse l’extrémité du grès. La défense se courbe progressivement vers l’œil, blesse la joue du sanglier et le gêne de plus en plus pour s’alimenter.

La dentition complète comprend 44 dents.

Elle sera complète et à table à 36 mois = 3 ans.

Détermination de l’âge des sangliers par la denture .

Comme dans toutes les espèces, l’estimation de l’âge d’un animal par le poids du cristallin n’est significative que jusque deux ans. Au delà de ces deux ans, la méthode n’a plus guère d’intérêt.

Nous avons déjà insisté sur le fait que, chez le sanglier, il n’y a pas de relation nette entre l’âge et le poids des animaux…surtout avec les nourrissages généralement réalisés.

La dentition reste donc le seul critère valable pour déterminer de façon assez précise l’âge de nos animaux tués à la chasse.

Une particularité de la mâchoire du sanglier par rapport au cervidés : 4 prémolaires au lieu de 3. 6 incisives aux deux mâchoires alors que pour nos ruminants, on en trouve 8 à la mâchoire inférieure, mais aucune à la mâchoire supérieure. La canine inférieure a, en fait, migré vers l’avant avec l’évolution pour rejoindre les incisives inférieures. Toutes les incisives supérieures ont disparu pour laisser place à un bourrelet gingival à la mâchoire supérieure pour une meilleure préhension des végétaux !

Comme dans toutes les espèces, la 3 ème molaire est trilobée.

La première prémolaire du sanglier est inconstante. Elle peut, en effet, être absente de la mâchoire d’un individu donné. Si elle est présente, elle se trouve en fait à mi-distance entre la canine et la 2 ème prémolaire. Les prémolaires apparaissent en premier lieu sous forme de dents de lait, seront progressivement remplacées par des prémolaires définitives, avec une quatrième prémolaire de lait trilobée qui laissera la place à une quatrième prémolaire définitive bilobée. Si la première prémolaire est présente sur la mâchoire, elle ne sera, elle, jamais remplacée par une première prémolaire définitive ! Bizarrerie de la nature. Cette prémolaire apparaît vers l’âge de 5 à 6 mois et est d’emblée définitive.

Comme dans les autres espèces, les molaires ne sont, elles, pas précédées de dents de lait et leur apparition sera déterminante pour évaluer l’âge de notre sanglier jusque trois ans.

Pour la compréhension de l’exposé, nous n’allons pas tenir compte de la 1 ère prémolaire et parlerons uniquement du groupement de p2-p3-p4 et M1-M2-M3.

C’est très simple et facile à retenir !

Je nais marcassin avec des canines de lait et une troisième incise de lait, la « coin », celle le plus à l’extérieur. Mes prémolaires de lait, la 2 ème, 3 ème et 4 ème, apparaissent entre 2 et 4 mois ainsi que mes 1ères et 2èmes incisives de lait ( la pince et la mitoyenne) . A 4 mois, je suis toujours marcassin, mais ma robe perd sa livrée rayée.

Ma mâchoire inférieure comprend alors un groupe de trois prémolaires soit

I(lait)----C(lait)------p2-p3-p4.(lait = trilobée)

Au moment où je deviens une bête rousse vers 6 mois, ma première molaire définitive apparaît, donc ma mâchoire inférieure présente maintenant un groupe de 4 dents soit

I(lait)----C(lait)------p2-p3-p4(trilobée) + M1

Ma 3 ème incisive de lait ( la coin), que j’avais en naissant, est remplacée par une incisive adulte à 7 mois.

Mes canines de lait tombent et sont remplacées par des canines adultes à pousse continue, les crochets pour les femelles, les défenses et les grès pour les mâles, vers l’âge de 8 mois.

Quand je deviens une bête de compagnie, vers 12 mois, ma deuxième molaire définitive fait irruption. Ma mâchoire inférieure présente alors un groupement de 5 dents soit

I------C-------p2-p3-p4(trilobée) +M1+M2 .

Pour les puristes, ma première incisive, la pince est devenue une incisive d’adulte vers 12 à 14 mois.

A 18 mois, ma quatrième prémolaire de lait trilobée est remplacée par une prémolaire définitive BILOBEE.

Donc, à 18 mois, ma mâchoire inférieure montre aussi un groupe de 5 dents, mais cette fois comme suit

I------C-------p2-p3-p4(bilobée) +M1+M2.

Pour les puristes toujours, mes prémolaires de lait p2-p3 usées, sont aussi remplacées entre 14 et 18 mois, mais peu importe ! Ma 2 ème incisive, la mitoyenne sera une incisive d’adulte vers 21 à 22 mois.

Quand je deviens un ragot ou une laie ragote, à 24 mois, ma troisième molaire apparaît.

Il faudra du temps pour que cette troisième molaire trilobée arrive à table, c’est-à-dire au même niveau que mes autres dents. Presqu’un an sera nécessaire pour cela. Je serai un tiers an à 36 mois et ma mâchoire inférieure comprend alors un groupement de 6 dents, toutes au même niveau. Ma denture est complète avec 44 dents.

Évaluation de l'age des mâles par observation des défenses.

En résumé, retenez que :

lorsque je suis marcassin avant mes 6 mois, j’ai un groupe de trois dents au niveau des prémolaires.

à 6 mois, je deviens une bête rousse. J’ai un groupe de 4 dents au niveau des prémolaires et molaires.
lorsque je deviens une bête de compagnie, à 1 an, j’ai 5 dents.
ragot ou ragote, à deux ans, un groupe de 6 dents a fait son apparition.
à trois ans, toutes mes dents sont arrivées à table, c’est-à-dire au même niveau…ma dentition est complète.
Facile donc de déterminer l’âge d’un sanglier jusque trois ans….mais après ?

L’usure de mes dents sera le critère de détermination de mon âge, mais, cette fois, la précision va manquer et il faudra faire des coupes dans le cément d’une de mes dents au laboratoire, pour déterminer mon âge avec exactitude.

Si je suis un verrat, vous pourrez aussi vous baser sur mes défenses .

Les canines définitives sont apparues vers 7-8 mois en remplacement des canines de lait. Elles sont à pousse continue. Les canines inférieures, les défenses, poussent vers le haut et l’extérieur des gencives en s’incurvant vers l’arrière. Elles s’usent progressivement sur les grès. Affûtées par la mastication, les défenses deviennent rapidement des armes très efficaces et dissuasives, mais aussi, pour le sanglier, des outils précieux pour percer, trancher et tailler dans la végétation ou les fruits forestiers….

Or, l’usure des défenses est moins rapide que leur croissance. Ce phénomène sera utilisé pour estimer approximativement l’âge du verrat après trois ans même si la génétique peut influencer le critère. En effet, certaines lignées seront bien armées, alors que d’autres, à âge égal, le seront moins !

La longueur des défenses (1/3 dehors pour 2/3 dans la mâchoire ) sera bien sûr un premier critère d’âge.

En règle générale, les défenses sont apparentes hors des lèvres dès la 2 ème année.

A 2 ans 1/2 , elles ont la même longueur que les grès. A 3 1/2 ans, elles ont en moyenne 2 centimètres de plus que les grès. La longueur totale des défenses pourra atteindre plus de 20 cms pour une largueur de 25 mm et plus.

Le deuxième critère important pris en considération est la mesure de la longueur de la table d’usure ou table d’affûtage de la défense. Impossible bien sûr en cas d’anomalie comme chez le sanglier miré .

On peut considérer que le sanglier a autant d’années que de centimètres de table d’usure . Un exemple : une table d’affûtage de 7 à 8 cms correspondrait à un sanglier de 7 voire 8 ans !

Enfin, c’est surtout le rapport entre le diamètre de la base DB de la défense enchâssée dans l’os de la mâchoire et le diamètre de cette même défense à la table d’usure DT qui nous renseignera le mieux sur l’âge de notre grand vieux sanglier.

Un rapport DB/DT de 1.8 correspond à un jeune animal de 1 an environ.

Un rapport DB/DT de 1.2 correspond à un jeune animal de 4 an environ.

Un rapport DB/DT de 1.0 correspond à un jeune animal de 8 an environ.

Donc, moins la conicité est importante sur la dent et plus l’animal est âgé ! ! ! ! ! !

En résumé, une différence de 5 millimètres et plus entre les deux diamètres correspond à un jeune verrat,

Deux à trois millimètres correspondent à un quartannier. Notre vieux sanglier a des défenses dont le diamètre est quasi identique aux deux mesures !

Les organes du sanglier….un peu d’anatomie.

Retenez surtout la position spéciale de la colonne vertébrale, à concavité très prononcée vers le bas au niveau de l’épaule. Les balles d’apophyse ne sont pas rares et laissent souvent un arrière-goût d’amertume quand le sanglier, après s’être effondré, se relève et part au triple galop !

La vie sociale et l’utilisation de l’espace .

Le sanglier est une espèce grégaire par définition. Ils vivent en groupe .

La structure sociale de base est matriarcale . Elle se compose de la laie adulte et de ses jeunes des deux dernières portées. Ceux-ci sont des marcassins ou des bêtes rousses que viennent rejoindre les jeunes de l’année précédente, les bêtes de compagnie.

A ce groupe familial classique qui forme déjà à lui seul une compagnie, base de l’organisation sociale des sangliers, viennent parfois s’ajouter des laies sans progéniture ou d’autres groupes familiaux classiques. Ensemble, ils forment une bande de sangliers.

La bande est menée par une laie adulte ayant progéniture. C’est la laie meneuse ou laie de tête.

Deux laies de force et de caractère égal ne cohabitent jamais ensemble dans la même bande. Chacune formera sa propre compagnie.

Ne pas confondre avec le terme laie suitée, un autre groupement qu’on pourra rencontrer à la chasse. Cette fois, il s’agit d’une laie adulte accompagnée uniquement de sa progéniture de la dernière portée, marcassins ou déjà jeunes bêtes rousses.

Un autre type de groupement qu’on pourra rencontrer à la chasse est le petit groupe de bêtes rousses, jamais bien loin de la laie qui s’est isolée pour mettre bas. Ces bêtes rousses ne réintègrent la cellule familiale que 4 mois plus tard, la laie ne leur autorisant pas l’accès au groupe avant que ses jeunes marcassins ne soient sevrés. Ces bêtes rousses deviennent alors de jeunes bêtes de compagnie.

Des petits groupes de mâles vont se former à l’approche des mise-bas. Ces mâles ont approximativement 2 ans. Encore une fois, la laie s’est isolée pour mettre au monde ses petits marcassins. Les bêtes rousses se sont éloignées. Les bêtes de compagnie vont, cette fois, quitter définitivement la cellule familiale. Ce sera surtout vrai pour les mâles. Ils deviennent des ragots et se rassemblent en petits groupes. Les laies ragotes, elles, pubères, sont fécondées par un verrat. Elles s’isolent pour la mise-bas. Après un bon mois, elles se regroupent ensemble, souvent avec leurs propres sœurs et leur mère pour élever les marcassins.

Parfois, les mâles séparés du groupe familial éprouvent de la nostalgie et réintègrent la famille pour quelques mois.

Enfin, les mâles adultes, âgés de 4 ou 5 ans, vivent en solitaire, parfois accompagnés d’un plus jeune mâle de 2 à 3 ans, le page. (pour le cerf, ce chevalier servant s’appelle un écuyer )

Le domaine vital du sanglier.

Le domaine vital des laies suitées se situe entre 500 et 2.000 hectares. Sur cet espace vital, les bauges et les souilles sont très régulièrement fréquentées par les mêmes individus, ainsi que les différents points de nourriture.

Les verrats adultes se déplacent plus volontiers, sans pour autant être nomades. Les déplacements seront surtout marqués l’hiver et lors du rut. Le domaine vital d’un mâle varie de 1.500 à 10.000 hectares.

On comprend, dès lors, que la gestion de l’espèce ne peut se concevoir que sur des territoires ou des massifs forestiers de plusieurs milliers d’hectares et non sur 100 ou 200 hectares.

Sans être un nomade, il peut parfois parcourir 30 à 40 kms en une nuit, surtout si disette et dérangement sont les mobiles de son errance.

L’habitat du sanglier .

Bien qu’il puisse vivre à peu près n’importe où, notre sanglier préfère les grands massifs forestiers des Ardennes et de l’Entre-Sambre et Meuse. Les grands massifs forestiers, peu fréquentés et où règne pour lui la quiétude, avec de nombreuses remises faites de fourrés épais de ronces et d’arbustes est le biotope idéal .

Il s’adapte aussi aux maquis, à la garrigue, ainsi qu’aux marais ou aux plaines de cultures parsemées de boqueteaux calmes et épais. Il n’aime pas les grandes forêts clairsemées.

Si le biotope, la quiétude et les ressources alimentaires sont indispensables sur un territoire pour tenir du sanglier, il faut encore y ajouter un élément vital : L’EAU.

Celle-ci est indispensable pour boire, mais surtout pour se souiller. Le sanglier est d’ailleurs un excellent nageur.

Le manque d’eau, un sol trop caillouteux, un gel trop intense et trop long empêchant le sanglier en quête de nourriture de fouiller le sol et de se souiller, seront les facteurs limitants majeurs à l’implantation du sanglier dans un territoire. En montagne, il ne dépasse guère la limite des arbres et n’aime pas les parois escarpées.

L’alimentation du sanglier.

Le sanglier est le seul de nos grands gibiers à être omnivore. Son rythme journalier est biphasique :

La journée est faite de repos pour 60 % du temps dans une bauge bien abritée.

L’activité alimentaire a lieu la nuit essentiellement avec une répartition de +/- 15 % du temps consacré aux déplacements et 25 % à la prise alimentaire.

Opportuniste de nature, son régime est composé de +/- 10 % de protéines tirées de la matière animale en ingérant des insectes, des escargots, des petits rongeurs, des taupes, des grenouilles voire des lapereaux, mais aussi des cadavres d’animaux ou du poisson mort le long des cours d’eau. L’essentiel pourtant de ses ressources alimentaires en protéines est surtout couvert par une ingestion abondante de vers de terre ! ! !

Les 90 % restants de son régime alimentaire sont couverts par l’ingestion de végétaux de tous types…Il mange presque tout ce qu’il trouve sur le sol. Végétaux divers, mais surtout fruits forestiers, qui constituent son alimentation préférentielle avec les glands, les châtaignes, les faines du hêtre et les samares du frêne ou les baies telles les mûres, les framboises ou les myrtilles, seront l’essentiel de sa nourriture à une époque de l’année.

Si la glandée est bonne, les glands constituent jusqu’à 50 % de son alimentation en automne, ce qui réduit considérablement les dégâts aux récoltes cette année-là. A l’époque des champignons, il en mange aussi très volontiers.

Les besoins alimentaires journaliers d’un sanglier de 60 kgs sont de +/- 600 grammes de matière sèche végétale (0.6 Unités fourragères ) et 70 grammes de protéines brutes digestibles. Soit plus ou moins 3 kilos de végétaux pour 200 grammes de matière animale.

Le jeune marcassin mettra 15 jours avant de commencer à absorber autre chose que le lait maternel , même si le sevrage n’a lieu qu’à 4 mois.

Le sanglier apprécie les pierres à sel en forêt et leur présence favorise le cantonnement de l’espèce.

Les besoins en eau sont permanents comme nous l’avons déjà vu précédemment.


(Le sanglier du roy)

 

 

 

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